Au XVIIIe siècle, la présence d'artistes à Fontenay-aux-Roses (390 habitants en 1745) est modeste. Le monde de l’art (acheteurs, sujets, intermédiaires…) est encore concentré dans la capitale. Les environs de Paris permettent juste d’offrir aux artistes du repos et du dépaysement dans des maisons de villégiature.

PAJOU Augustin (1730-1809)

Élevé dans le Faubourg Saint-Antoine, le statuaire Augustin Pajou remporte dès l'âge de 18 ans le Prix de Rome. Protégé de Louis XV, il a œuvré au Palais Royal et à l'opéra du Château de Versailles et ses bustes de Turenne, Pascal, Bossuet ou Buffon sont des modèles de l'art néo-classique. Ce maître de David d'Angers aurait passé les dernières années de sa vie à Fontenay-aux-Roses (à l’emplacement de l’ancienne École Normale). Inhumé au cimetière de l'Est (le Père Lachaise), son fils aurait transféré sa tombe dans sa propriété fontenaisienne, qui fut détruite pour construire l'École Normale. Sa sépulture aurait ensuite été transféré dans le cimetière communal (2e division).

Ci-contre : Buste de Pajou par Philippe Roland (musée Jacquemart André, photo Gaston Coeuret)

POIRIER Simon Philippe (1718-1766)

Décédé dans sa maison de campagne (qui serait située au 9, rue Jean Jaurès), Simon-Philippe Poirier appartenait à la 13e classe de la corporation des marchands merciers de Paris : à son enseigne (« À la Couronne d'Or » située rue Saint Honoré) transitait différents objets ou produits importés d'Asie. Ceux-ci étaient soit revendus soit montés (par des ébénistes) sur des meubles, tables, armoires... La spécialité de ce Fontenaisien d'adoption était la porcelaine. Marchand créateur de tendances, Simon-Philippe Poirier comptait parmi ses clients Madame de Pompadour (pour Louveciennes et Versailles), Madame du Barry et le Comte d'Artois, le prince de Condé...

ROETTIERS Joseph-Charles (1722-1795)

Issu d'une famille d'artistes, Joseph-Charles Roettiers achète en 1775 une belle propriété qui se situerait aujourd'hui place Sainte-Barbe (mais qui, avant les transformations des années 1980 était au 19-21 rue Boucicaut). Il y fait entreprendre de longs travaux qui vont s'étendre sur plusieurs années pour un résultat original (pan coupé et œil de bœuf). Joseph-Charles Roettiers, qui s'éteint dans sa demeure fontenaisienne le 21 vendémiaire an IV (13 octobre 1795) avait été pendant une décennie graveur à l'Hôtel des Monnaies et, au début de la Révolution française,  président de la Garde Nationale de Fontenay-aux-Roses.

Ci-dessous :  La maison des Roettiers aux 19 et 21 rue Boucicaut dans les années 1960. AM FaR fonds Germaine Mailhé